Les Relations Presse amplifient la capacité d’une entreprise ou d’un produit à exister à la 3ème personne. Celle dont on parle. Car la 1ère personne, expression de l’ego, n’existe pas dans les médias. C’est le syndrome de Jules César ! Quelle est l’aptitude d’une marque à faire parler d’elle ? Quelle est sa Guerre des Gaules ? Son action de gloire récente, son innovation, susceptible de constituer une actualité ? Les RP se nourrissent d’actes, de gestes, soit exactement tout ce qui est devenu indicible en publicité. En pub, les lessives ne savent plus se faire entendre pour dire qu’elles lavent plus blanc depuis longtemps. L’émotionnel, le subjectif de la pub du 21ème siècle, n’ont pas cours ici. Ou alors autrement. De biais.

A la TV, dans les journaux, sur le Net, nous sommes toujours dans l’objectif, le mesurable de cette bonne vieille réclame d’hier. C’est encore la qualité qui fait la quantité des retombées. Et dire que cette qualité ne parviendrait pas par elle-même à parler directement au public visé. Elle n’existe aujourd’hui que parce qu’elle est reconnue, énoncée par un tiers. Avec une puissance de feu qui neutralise les débats, les forums.

A l’ère du quart d’heure de gloire warholien, l’important n’est pas tant de savoir ce que journalistes, influenceurs et blogueurs disent d’une marque. Le tout est qu’ils jugent bon de parler d’elle. Et de lui transférer le lien affectif qu’ils nouent au quotidien avec leur lectorat, leur auditoire, leurs réseaux. C’est doux, c’est chaud, c’est fun, c’est partageable entre nous, c’est donc bon. On like tous. Le massage est le message, prophétisait Marshall McLuhan. Une agence de Relations Presse est désormais un cabinet de kiné, un salon de coiffure chic en ligne. Ses communiqués sont des shampoings appliqués avec doigté. Sans contact.